Marche avec ton cheval !


La relation à la nature devrait commencer le plus tôt possible, dès le jeune âge. Lorsque le cheval se sentira chez lui dans le bois, près des lacs et des montagnes, accoutumé au langage de la forêt, cela deviendra son plus grand plaisir. Sa sensibilité retrouvera l'âme de la nature et il pourra être ce qu'il est, sans craindre les éléments qui lui ont donné le jour. Il s'appropriera la fluidité de l'eau et sentira la pluie avant même son apparition. Il retracera le chemin allant vers son groupe d'appartenance sans que vous ayez à le contrôler. Les émotions ne reflèteront plus le tumulte de l'activité corporelle réprimée et sa liberté de mouvement aura acquis une manière de les éprouver propre à sa nature, guidée par la curiosité et par le lien de confiance que vous aurez bâti. Fini de se brûler à la tâche, Fini les exercices répétitifs imposés. Il prendra l'air du vagabond, comme vous, sous la lumière du soleil, de la lune et des étoiles sans lequel le corps meurt à petit feu à ne rien faire ou encore d'épuisement sous la contrainte.

Prenez-le comme un cheminement, comme un pèlerinage vers l'inconnu, vers le cheval en soi qu'on ne veut pas connaître et qui pourtant se transforme en muse, en totem, en licorne, en centaure, en cheval marin, en tout ce que vous voudrez. Ces métaphores servent à nous faire réaliser la constellation de notre imaginaire, ces images que l'on devrait rendre vivantes avant de devenir insensible à l'invisible. En tant que zone commune à tous les êtres, la nature forme une passerelle entre le passé, le présent et l'avenir. Sans elle, les messages captés par communication intuitive ne révéleront que les ombres de la civilisation. Elle nous donnera une image plutôt sombre de ce que les être humains ont récolté de leur évolution et cela aussi longtemps que l'esprit n'en sera pas libéré. Mais pas besoin de se voiler la face pour autant... Paradoxalement, la crainte de l'imprévu représente l'élément déclencheur de cette libération. Cet instinct de survie à l'origine de l'intuition se canalise mieux à pied avec son cheval. Le corps sera toujours exposé à la violence du milieu extérieur. Qui pourrait croire qu'il s'agit d'une invitation à se dépasser pour atteindre le spirituel. Ce parcours nous amènera à une transformation, celui qui ouvrira les chemins de la communication intuitive. Comment? En nous empêchant de créer une scission entre la tête et le corps.

Par ailleurs, s'il existe un comportement messager chez le cheval, c'est bien celui qui s'exprime par son émotivité. Le pas nous apprend à nous accorder au mouvement des corps physiques dans l'espace. Toute la vie émotionnelle développe sa qualité essentielle à partir de la fluidité du pas. Son rythme nous stabilise lorsqu'on se concentre. Imiter celui du cheval nous joindra à lui. La marche avec son cheval, et tout particulièrement en pleine nature, contribue à l'harmonisation des énergies et cela sans effort ni tension. La paix intérieure et l'équilibre fondamental proviennent de ce rythme à quatre temps. Toute bonne relation commence à pied. Aucune autre action ne peut être entreprise et aucune communication intuitive ne peut s'établir sans avoir atteint cette zénitude dans le partenariat. Et si jamais la nature se trouve à l'autre bout du monde, marchez avec votre cheval là où vous pouvez. Faites-en une méditation, une occasion de se vider l'esprit en compagnie d'un être qui ne demande qu'à vous révéler les secrets de l'animalité. Lorsque vous serez fatigué, vous pourrez toujours monter et redescendre...

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