La communication de l'intention


La communication intuitive s’établit par la capacité du cheval à nous faire sentir son énergie et par l’intention de son meneur. De cette observation, j’attire votre attention sur deux approches : celle où le meneur devient l’émetteur et celle où le cheval viendra sonder notre intériorité. Complémentaires et inscrites à l’intérieur d’un même processus, la première se réfère à la dimension proactive du meneur et l’autre à l’effet miroir des comportements dans un partenariat. Dans ce blogue, j’attire votre attention quant à la manière de produire un effet sur le cheval simplement par la formulation claire de nos intentions, ce qui suppose que le cheval possède la faculté de les lire avant même le passage à l’acte. Inutile de créer une polémique sur ce sujet. Je vous inviterais plutôt à tester cette faculté.

La transition arrêt/trot servira d’exemple : placez-vous à côté de votre cheval à l’arrêt; si vous utilisez une longe, aucune pression ne doit être exercée; prenez le temps nécessaire pour vous calmer. Si votre cheval ne tient pas en place, marchez avec lui aussi longtemps que nécessaire. À l'arrêt, regardez par terre pour signifier que vous n’allez nulle part; ralentissez votre respiration; puis, redressez-vous et regardez au loin; soyez prêt; formulez votre intention, celle de passer de l’arrêt au pas; à moins que le cheval place ses postérieurs sous lui et se bloque, il lira votre intention et s’exécutera une fraction de seconde avant que l’engagement se fasse; ne cherchez pas le contrôle; allez-y!


En cas d’échec, ne désespérez pas, mais retrouvez les reflets comportementaux à l’origine du blocage. Des obstacles se présenteront, des projections subjectives la plupart du temps. Ce simple exercice génère des observations, des ressentis, de la gestuelle posturale et des images intérieures qui influent sur le comportement au moment de l’expérience. La mémoire corporelle décide de tout avant même d'en prendre conscience. Prenez-en note. Paradoxalement, aucun signe ne peut devenir flash et aucun éveil ne peut se faire sans que l’on soit très sensible aux jeux des perceptions et du langage analogique d’un rapport. 

Cela dit, la communication intuitive par intention devient facilement brouillée selon la complexité des manœuvres demandées. La pression doit être réduite à son minimum par l’allégement des aides et la maîtrise des déséquilibres. Je parle de déséquilibre maîtrisé, car le concept de l’équilibre se forme de mille un ajustements et devient une quête possédant de multiples composantes. En voici quelque une : l'homéostasie, l'harmonie de l'énergie, des émotions et du mental dans un corps sain, le mouvement, la justesse des interventions, les conséquences de nos actes, l’imprévu, le respect du temps nécessaire, l’application adéquate de la bonne énergie rejoignant le bon objectif, le changement de comportement, la fonction de l’oreille interne qui fait que le moindre de nos mouvements induit une correction et une régulation motrice, l’adaptation, la coordination, le souffle et le développement musculaire.


Par ailleurs, ce type de communication ne s’adresse pas seulement aux cavaliers émérites. Le travail au sol inclut un ensemble d’exercices évoluant vers le < zéro pression >, donc propice aux échanges intuitifs par intention. On y retrouve une façon de communiquer à la fois corporelle et psychique. Il ne s’agit donc pas d’une démarche intellectuelle, bien que l’intention se formule et que l’intuition apparaît aussi sous forme de flashs, mais le résultat d’une forme d’isopraxie appliquée qui devient effective seulement lorsque tous les parasites et les contradictions ont été mis de côté et que la montée d’énergie créée par l’intention a été maîtrisée.

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