Le corps et ses reflets comportementaux
L’approche comportementale tente d’observer à travers la nature du
cheval et ses comportements l’influence des corps et de leurs effets émotionnels
sur les relations vécues. Il n’est pas rare de voir apparaître dans cette
projection une dimension collective faite de mauvais, de manques ou d’absence
de contacts physiques. Le jeu des influences corporelles entre les
individus détermine en grande partie leurs rapports. Forces et faiblesses
apparaissent selon l’intensité des ressentis. Le cheval devient alors
thérapeute, coach de vie. Question travail ou personnel, il nous dit quand les corps doivent
arrêter de forcer les résultats. L’énergie ne peut circuler librement que si les corps résonnent de satisfaction et s’influencent mutuellement
créant ainsi des retours d’énergie favorable aux changements. Or, tout ceci ne
peut se faire si nous ne possédons pas les connaissances et la sensibilité de
pouvoir adapter nos réactions par des changements physiques, émotionnels,
techniques et énergétiques. Toute action qui n’est pas ressentie positivement
par le corps ne sera pas validée. La rétroaction du cheval nous indiquera jusqu’à
quel point nous en sommes conscients.
Le doute et l’incertitude dans la façon de progresser se
refléteront dans les comportements. Parfois, on verra de la lenteur, de l’apathie
et des résistances passives comme signes de faiblesse, parfois ce sera de l’obstination
devant l’incapacité d’avancer, combiné à une peur de se précipiter dans l’action.
Mais que ce soit de la nervosité ou de l’impulsivité,
elles risquent de nous faire sauter des étapes ou encore les franchir avec
médiocrité. La pression émotionnelle augmente au fur et à mesure qu’on donne
plus de responsabilités à l’animal. Notre volonté et nos désirs nous entraînent
vers des objectifs qui ne respectent plus la vitesse d’apprentissage, la nôtre comme
celle du cheval. La dureté s’installe. L’individu avance et ne revient
pas sur sa faute. La communication se perd et le cheval finit par réagir. Le
temps nécessaire à la progression est celui qui s’accorde avec le rythme de la
nature. Comment ne pas y voir nos difficultés à le retrouver ? Tant que l’incertitude
et le doute occuperont notre esprit, l’inconnu en soi nous empêchera de prendre
le temps nécessaire pour travailler de façon intelligente. La communication intuitive ne devra
son succès qu’aux forces naturelles que
nous possédons, celles qui contribuent à nous solidifier et à nous épanouir.
Il faut dire que l’instabilité
du meneur devant l’excitation et les résistances du cheval ne se changent pas
du jour au lendemain. L’image évoque un stress intestinal, une
conflictualité avec soi-même influençant notre comportement. Nos fantasmes
intuitifs ont tendance à anticiper ou à refuser l’excitation dès qu’elle se
présente. Alors, le cheval ne répond plus ou encore résiste ; reflet d’une
technique de sensibilisation dont la mauvaise application donne l’effet
contraire. De plus, le culte de l’énergie physique bat son plein. Plus le cheval capote
et plus son potentiel est valorisé. On va même jusqu’à le bourrer de protéines
et isoler l’animal pour mieux sentir la performance de ses hormones, reflet
d’un appétit démesuré pour l’excitation. Mais le véritable problème ne se
trouve pas dans le désir naturel pour telle ou telle chose, mais dans les liaisons
entre les excitations et les réactions en suspens qui embrasent notre
imagination au point de faire dérailler la sûreté instinctive de notre
organisme. Brimer la liberté de mouvement porte atteinte à l’intégrité
de toutes espèces vivantes. Même le cheval ne peut plus compter sur lui-même
pour la retrouver. Comment le pourrait-il si nous ne l’avons pas ?
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