Le cheval, le soleil et la lune
Lorsque la lune rejoint
le soleil et qu’ils ne font plus qu’un dans le couloir de l’espace qui les réunit,
on ne sait pas trop ce qui va se passer. Seuls les plus avertis peuvent en
projeter les images et voir comment ce renouveau énergétique affectera le cours
du temps. Je parle de renaissance, car nous connaissons déjà le répertoire des
symboles de l’inconscient collectif mais sans en comprendre encore tout à fait le
sens dans le concret. Ce que l’on sait pour l’instant, c’est que la
spiritualisation de la nature passe par les structures biologiques et
instinctives des êtres vivants avant qu’elle ne devienne conscience
individualisée, conscience collective et conscience universelle. Bref, la
subjectivité demande de s’intégrer au processus. L’individu conscient de sa
différence prend sa place et signifie que lui aussi porte cette lumière.
Pourtant, ces
images ne reflètent que le présent, qu'une situation tellement présente et
relative à chacun qu’il nous faudra quelques jours, à la suite de cette
nouvelle lune, pour l’identifier. Les chevaux, eux, captent immédiatement ce
qui se passe et, selon leur nature, réagissent en conséquence. Mais comme ils vivent
dans un contexte humain par leur domestication, ils devront obligatoirement s’adapter
à son rythme et à son processus de conscientisation. Contrairement à la
croyance populaire, la nature nous dit que ce n'est pas la lune ou
la femme (yin) qui habite le changement, mais sa relation avec le soleil (yang)
dont la lumière ne peut être perçue directement et qui a fait de la vie une
réalité en constante évolution afin que ses différentes facettes prennent corps
et s'épanouissent dans une vision de plus en plus claire de cette terre qui nous unit.
Une fois l’énergie
identifiée, la pulsion évolutive demandera une action ou du moins générera un comportement
qui en dira long sur la nature du changement demandé. La poussée étant encore
très instinctive, il faudra attendre à la pleine lune pour être tout à fait
conscient de la relation qui s’est créée, en l’occurrence celle des chevaux et
des humains. Bien sûr, la réalité n’a pas l’apparence d’un rêve lunaire, et les
astres peuvent tourner encore et encore sans que l’on réalise la paresse et la
légère caresse qu’elle nous laisse avant de nous endormir dans la solitude de
son incompréhension et de son inadaptation à la logique du réel. D’ailleurs, le
dernier quartier de lune nous rappelle ce défi de tenir compte des autres dans
ce processus de conscientisation.
Évidemment, les
changements majeurs ne se comptent pas en grand nombre à comparer à la fréquence des cycles soli-lunaires. Le rythme des saisons porte une signification
particulière en nous montrant que les habitudes biologiques et instinctives
finissent par régir notre mode de vie et, bien que l’on soit conscient de leurs
conséquences, cela ne suffit pas à créer le changement qui, tôt ou tard, se
fera ressentir.
Mais je peux quand
même me permettre d’affirmer que, dans un partenariat équin, chaque petit geste
compte et celui qui aura un regard neuf devant la routine se verra enrichi par
l’expérience de la synchronicité de la nature et de son effet sur les relations
en général. À chaque fois, une découverte de l’autre et de soi que l’on ne soupçonnait pas, un
rééquilibre constant de la vie relationnelle. Il n’y a peut-être qu’avec les
chevaux qu’on peut se permettre de vivre cette forme d'idéal, sans remettre en cause le fondement même de nos relations. Mais aucune règle ne s'applique sinon l'exigence d'une présence d'esprit dans la mécanisation de nos rapports.
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